Une coalition interassociative pour lutter contre les VGO au niveau national

La Plateforme citoyenne pour une naissance respectée (PCNR) a obtenu début 2024 un agrément pour une durée de cinq ans. Financé par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, cet agrément a pour objectif de permettre à six associations membres de former une coalition sur le thème « Genre et santé ».

La PCNR a pour mission coordonner les travaux et rassembler les diverses associations membres autour de la thématique choisie. Pour ce faire, elle a engagé Charlotte Verdin, une de ses membres en juillet. Vous pouvez lui adresser toute demande en lien avec les projets de la coalition via la boîte mail dédiée coalition@naissancerespectee.be.

Outre la PCNR, les associations membres de la coalition sont les suivantes :

  • le CERE (Centre d’Expertise et de Ressources pour l’Enfance), centre d’éducation permanente et de recherche dans le domaine de l’enfance (0-18 ans), qui vise à promouvoir la dignité et l’égalité des enfants. https://www.cere-asbl.be
  • la Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial (FCPPF), qui représente 26 centres de planning familial affiliés sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles et produit des outils pédagogiques et/ou de services en lien avec l’EVRAS (Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle). https://fcppf.be
  • Femmes de Droit, une association belge de soutien et de promotion des droits des femmes https://femmesdedroit.be
  • le GAMS Belgique (Groupe pour l’Abolition des Mutilations sexuelles Féminines), créé en 1996 par Khadidiatou Diallo afin de lutter pour l’abolition des mutilations génitales féminines (MGF) en Belgique et dans le reste du monde. https://gams.be
  • le Vrouwenraad, branche néerlandophone du Conseil national des femmes belges (CNFB), ou Nationale Vrouwenraad van Belgïe, créé en 1905. C’est une organisation coupole qui regroupe diverses associations féministes. https://vrouwenraad.be/

Six autres coalitions ont été financées pour 2024-2028 afin de travailler sur les questions de genre en lien avec les thématiques suivantes : migration, justice, indépendance socio-économique et égalité des genres.

D’autres missions ont été confiées au secteur associatif par l’Institut pour l’Égalité des femmes et des hommes, parmi lesquelles : 

  • la conservation et la valorisation des archives de l’histoire des femmes et de la politique de l’égalité des genres en Belgique (Centre d’archives et de recherche sur l’histoire des femmes asbl/ Archief-en Onderzoekcentrum voor vrouwengeschiedenis vzw), 
  • la documentation dans le domaine de l’égalité des genres (RoSa vzw et l’Université des Femmes),
  • le réseautage et de dissémination d’informations dans le domaine des études de genre (Sophia asbl/vzw),
  • le lieu de rencontre, de rassemblement et de soutien aux organisations oeuvrant pour l’égalité des genres (Amazone asbl/vzw).

Lettre conjointe à la Commission européenne

La Plateforme citoyenne pour une naissance respectée s’est associée à un courrier adressé à la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, ce 23 octobre.

Co-signé par de nombreuses organisations de la société civile, des professionnels de santé et des membres du monde académique, la lettre exhorte la Commission à adopter urgemment la recommandation européenne sur la prévention des pratiques préjudiciables à l’égard des femmes et des filles. Elle rappelle à cet égard les engagements pris dans le cadre de la Stratégie en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes et la Stratégie d’égalité LGBTIQ pour la période 2020-2025.

Les quelques 80 signataires demandent notamment à la Commission européenne de s’assurer que la Recommandation contienne des conseils aux états membres en matière de lutte contre les violences gynécologiques et obstétricales. Ils soulignent le contenu des récents rapports indépendants commandés par la Commission européenne et le Parlement européen sur le sujet, tant en ce qui concerne la généralisation des VGO à travers l’Europe que les conséquences de ces pratiques sur la santé physique et mentale des femmes.

Nous vous invitons à prendre connaissance du courrier dans sa totalité ici.

Un atelier pour questionner et comprendre les violences gynécologiques et obstétricales

Ce jeudi, la Plateforme a co-animé un atelier VGO qui a pris place lors d’une journée de réflexion et d’échanges organisée par le CPAS de Saint-Gilles autour de la Santé sexuelle et reproductive des femmes en situation de précarité.

Réalisée en partenariat avec Femmes de Droit, cette animation était déjà une des premières actions menées par la coalition Genre et Santé.

L’animation s’est construite autour d’un escape game consacré aux besoins qu’éprouvent les femmes lors de leur parcours périnatal, en lien avec les recommandations formulées par l’OMS en 2018.

Les objectifs de l’atelier étaient

  • d’introduire le thème des violences gynécologiques et obstétricales à travers un outil ludique et novateur ;
  • de permettre aux participant·e·s de comprendre les enjeux structurels de la problématique et son articulation avec les autres types de violences de genre ;
  • de permettre aux participant·e·s d’identifier la dimension intersectionnelle des VGO et de comprendre en quoi les femmes racisées et/ou appartenant à des minorités ont plus de risques de subir des violences ;
  • de transmettre des informations permettant au public de rediriger les femmes et les personnes susceptibles d’avoir subi ce type de violences. 

Il a été co-animé par Charlotte Verdin de la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée et Miriam Ben Jattou de l’association Femmes de Droit.

Un colloque aussi

Lors de la matinée précédent l’atelier, diverses interventions ont permis d’aborder des thèmes liés aux femmes en situation de précarité. L’accès aux soins de santé, les questions de genre, le rôle de la culture et la prévention de la violence ont été abordés par diverses intervenantes – chercheuses, médecins et sociologues – qui ont pris la parole pour enrichir le débat sur les thèmes suivants :

  • « La production des corps féminins : entre intime et politique », par Aurélie Aromatario (Observatoire du Sida et des Sexualités)
  • « La Santé Sexuelle et Reproductive des Femmes Précarisées : entre biais de genre et précarité dans les soins de santé en Belgique », par Svetlana Sholokhova (Mutualités Chrétiennes)
  • « Genre, précarités et soins : impact sur la santé sexuelle et reproductive », par Charline Marbaix
  • « Inégalités de genre et assuétudes Groupe de travail – Femmes*, genre et assuétudes » par Sophie Godenne et Carole Walker (Feda)
  • « Attitudes des future.s soignantes par rapport aux femmes enceintes qui consomment des substances », par Lou Richelle (ULB)

Un article avec plus détails sur les interventions et échanges qui se sont déroulés lors du colloque a été publié sur le site Born in Brussels. Il est disponible ici.

Journée d’étude de l’Université des Femmes

Ce 18 avril, l’Université des Femmes organisait une journée d’étude sur le thème « Soigner les soignant.e.s ? Pour une meilleure consultation gynécologique ». La journée était l’occasion de se pencher sur les conditions de travail du personnel médical et leurs conséquences sur la qualité de l’accompagnement des patients.

Entre autres thèmes étaient abordés

  • le droit des patientes,
  • l’avenir de la consultation gynécologique,
  • les résistances à l’élaboration du rapport du Sénat sur les VGO,
  • les réalités socio-économiques dans un hôpital universitaire,
  • les expériences d’une maison de naissance et d’un gîte extra-hopitalier…

Pour sa part, Lola Cravreul, membre de l’OA de la Plateforme pour une naissance respectée, a proposé sur une analyse systémique des violences gynécologiques et obstétricales.

Publication d’une étude européenne sur les violences gynécologiques et obstétricales

La Commission des droits des femmes et de l’égalité des genres (FEMM) de l’Union Européenne publie ce 17 avril une étude de plus de 200 pages intitulée « Obstetric and gynaecological violence in the EU – Prevalence, legal frameworks and educational guidelines for prevention and elimination ».

Commandé par la Direction des droits des citoyens et des affaires constitutionnelles du Parlement européen, le rapport propose un aperçu de la façon dont la question des soins obstétricaux et des violences gynécologiques est actuellement appréhendée dans l’UE.

Il examine ainsi le cadre juridique actuel, les évolutions politiques et juridiques et les initiatives au sein des pays membres.  Il fournit par ailleurs des recommandations pour les différentes parties prenantes :

  • institutions et organes européens,
  • états membres,
  • professionnels de santé,
  • associations pour le droit des femmes.

L’étude menée par la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée sur le conditions d’accouchement en Wallonie et à Bruxelles fait partie des références utilisées par l’étude européenne.

Vous pouvez consulter l’étude européenne ici.

Intervention à la Haute École Léonard de Vinci

Florence Guiot, présidente de la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée, a rencontré les futures sage-femmes de la Haute École Léonard de Vinci.

L’intervention s’est déroulée dans le cadre du cours de bioéthique dispensé en 4e année.

Constats et perspectives

Elle a été l’occasion de présenter aux étudiant.e.s les résultats de notre enquête sur les conditions d’accouchement ainsi que de discuter des violences gynécologiques, des pistes de solutions et du rapport sur les VGO approuvé en plénière au Sénat le 2 février dernier.

Adoption par le Sénat du rapport sur les VGO

Ce vendredi 2 février, le Sénat a adopté à l’unanimité le Rapport d’information concernant le droit à l’autodétermination corporelle et la lutte contre les violences obstétricales. Il aura fallu 3 années de travail, dont 2 années d’auditions pour aboutir à ce vote. La Plateforme avait ainsi été auditionnée, aux côtés d’expert·es et professionnel·les de la santé ainsi que d’autres associations de terrain.

En juin 2023 pourtant, une première version du rapport, bien qu’adoptée en Commission, se voyait bloquée en plénière suite à des critiques adressées par l’association flamande d’obstétrique et de gynécologie (VVOG) dans un courrier aux sénateurs. La Plateforme citoyenne pour une naissance respectée s’était d’ailleurs insurgée contre le report en Commission à travers un carte blanche publiée dans la foulée.

Après amendements, le rapport est donc désormais adopté par le Sénat.

Ce rapport liste plus de 90 recommandations couvrant les différents aspects de la problématique :

  • la définition et la documentation des violences gynécologiques et obstétricales,
  • la transparence,
  • l’information et la sensibilisation,
  • l’évolution du cadre normatif,
  • l’amélioration des voies de recours et de dépôt de plaintes,
  • l’organisation et le financement,
  • les pratiques de soins,
  • la lutte contre la discrimination et le soutien des groupes vulnérables
  • la formation.

La Plateforme se réjouit évidemment de voir repris sous divers points du rapport les revendications qu’elle porte depuis sa création :

  • une information systématique et complète sur l’accouchement,
  • une transparence des pratiques hospitalières et extra-hospitalières,
  • une prévention des interventions médicales non justifiées,
  • un renforcement des compétences et de la complémentarité des différent.es professionnel.les de la naissance.

Vous pouvez consulter le rapport ici.

Participation au panel du séminaire SAAGE

6 novembre 2023

Ce lundi 6 novembre, la Plateforme avait l’honneur de participer au séminaire « Obstetric Violence: Towards new understanding and response », organisé par le réseau SAAGE à Bruxelles.

Le SAAGE est un réseau d’experts européens chargés de fournir à la Commission Européenne des conseils scientifiques indépendants concernant les questions d’égalité entre hommes et femmes. Dans ce cadre, il réalise notamment une étude sur le sujet de la violence obstétrique dans les Etats membres de l’Union Européenne. L’objectif est de contribuer à une meilleure compréhension du phénomène.

Le réseau SAAGE organisait ainsi, ce 6 novembre, un séminaire intitulé « Obstetric Violence: Towards new understanding and response ».

La Plateforme citoyenne pour une naissance respectée a été invitée à s’y exprimer, après un panel scientifique composé de Patrizia Quattrocchi, Virginie Rozée, Marit van der Pijl, Barbara Holubova et Stella Villarmea.

Le séminaire visait à :

  • partager et approfondir les connaissance et la compréhension du problème des violences obstétricales et des politiques et pratiques nécessaires à leur élimination,
  • stimuler les idées pour proposer des réponses potentielles au niveau européen.

Webinaire sur le rapport d’intervention du Sénat

24 octobre 2023

Organisé par le Centre de recherche sur la déviance et la pénalité (CRID&P) de l’UCLouvain, le webinaire avait pour objectif le dialogue entre acteurs de la santé, du milieu associatif et de la scène politique sur les travaux actuellement menés par le Sénat sur les violences obstétricales et gynécologiques.

Suite à la présentation d’une synthèse du rapport d’information adopté en commission le 22 mai 2023, chacun a été invité à prendre la parole et à se positionner par rapport aux recommandations formulées par le Sénat. Se sont ainsi exprimés :

  • Pr Pierre Bernard, Obstétricien, Cliniques universitaires Saint-Luc, et Président du Collège royal des gynécologues obstétriciens de langue française de Belgique (CRGOLFB)
  • Florence Guiot, Présidente de la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée
  • France Masai, Sénatrice et Vice-présidente du comité EQUITAS, Sénat
  • Vanessa Wittvrouw, Sage-femme, Centre hospitalier régional Sambre et Meuse (CHRSM), et Vice-présidente de l’Union professionnelle des sages-femmes belges (UPSFB)

La rencontre s’est clôturée par un temps d’échanges avec le public.

Carte blanche suite au report du vote au Sénat du rapport sur les VGO

Ce vendredi 23 juin devait avoir lieu au Sénat le vote du rapport d’information sur les violences gynécologiques et obstétricales. Suite à un courrier d’une organisation professionnelle de gynécologues, le vote a cependant été reporté.

Destiné à renforcer et garantir le respect, les droits et l’autodétermination des femmes tout au long de leur parcours gynécologique et obstétrical, le rapport avait pourtant été adopté en commission à l’unanimité le 22 mai. Fruit de deux ans d’auditions d’expert·es et professionnel·les de la santé ainsi que d’associations de terrain, il compte plus de 250 pages et contient 92 recommandations.

Il est essentiel que ce rapport – qui n’est pas loi, rappelons-le – puisse être voté. Cela permettrait d’avancer vers des pratiques gynécologiques et obstétricales bienveillantes et respectueuses dans lesquelles les femmes peuvent être actrices de leur vie et de leur santé.

Ce travail colossal s’est pourtant vu contrecarré ce vendredi. A la suite d’un courrier d’une organisation professionnelle de gynécologues, le rapport a été renvoyé en commission. Après le blocage inattendu du vote, la Plateforme s’est donc mobilisée et a rédigé une carte blanche, dont nous vous invitons à prendre connaissance. Celle-ci a été largement relayée et cosignée par plus de 45 associations sur le territoire belge.