« Je vois, j’agis » : deux outils pour intervenir face aux violences obstétricales

En Belgique, de nombreux professionnel·les constatent des gestes ou pratiques inappropriées lors du suivi périnatal ou de l’accouchement des femmes qu’iels accompagnent. Deux outils complémentaires – un manuel (version web et papier) et une formation – leur offrent des repères concrets pour réfléchir à leurs pratiques et intervenir, même dans des contextes hiérarchisés et sous tension.

Des repères pour soutenir les professionnel·les témoins

Je vois, j’agis. Intervenir en témoin des violences obstétricales répond à une question clé : « Que faire lorsqu’on est témoin d’un acte médical inutile, intrusif ou réalisé sans consentement ? »

Face à des violences obstétricales trop souvent banalisées, ces outils manuel propose,t des clés pour agir, quelle que soit la position occupée dans la hiérarchie. Ils s’adresse à toutes les personnes impliquées dans la périnatalité : sages-femmes, gynécologues-obstétricien·nes, anesthésistes, pédiatres, infirmier·ères, psychologues, assistant·es sociaux·les, doulas, coachs, enseignant·es, chercheur·euses, ainsi qu’aux responsables politiques, associations et institutions de santé.

Issu d’un travail collectif, ces outils pédagogiques ont été conçus avec des professionnel·les de terrain, des chercheur·euses, des représentant·es d’usagères et des expert·es en prévention des violences basées sur le genre. Ils s’appuient sur des données recueillies en Belgique francophone via des focus groups et entretiens.

Comment s’en servir ?

Le manuel combine deux approches complémentaires :

  • Théorie et cadre juridique : pour comprendre les origines systémiques du phénomène, son lien avec les droits humains
  • Outils pratiques : vignettes inspirées de situations réelles, grilles d’analyse accessibles et pistes concrètes pour réagir individuellement ou collectivement.

Pour aller plus loin, un module de formation de deux jours, développé en collaboration avec l’asbl Garance, permet de mettre en pratique les contenus du manuel et de se familiariser avec les stratégies d’intervention.

Intéressé·e par le manuel ?

Vous pouvez téléchargez le manuel et la fiche mémo en PDF.

Commander un manuel papier

Vous pouvez également commander un exemplaire papier via la boutique en ligne de notre partenaire Femmes et santé.

Vous souhaiteriez suivre notre formation ?

Vous êtes un·e professionnel·le de la périnatalité et vous avez déjà été témoin de situations difficiles, voire violentes, au travail ? Vous auriez aimé pouvoir prendre position et agir pour désamorcer la situation ? 

En 2026, Femmes et Santé, la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée (PNCR) et Garance ASBL vous proposent de suivre le module de formation de deux jours.

Ce formulaire vous permet de faire une pré-inscription à cette formation, nous reviendrons vers vous par mail avec les informations complémentaires (précision du lieu et tarif) ainsi que pour confirmer votre inscription par la suite. 

📍Bruxelles ou Wallonie

📅  2 journées : 6 et 13 mars 2026

🕛 9h-17h

Nos partenaires et nos bailleurs

Les outils Je vois, j’agis. Intervenir en témoin de violences obstétricales (manuel, fiche et formation) ont été développés par la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée (PCNR), Femmes et Santé et Garance ASBL grâce au soutien de la Région wallonne et de la COCOF.

Réponse à l’article de Vincent Liévin du 29 novembre 2023 dans Le Spécialiste

Fact News
La plateforme citoyenne pour une naissance respectée (PNCR), asbl qui a commandité l’étude « Accoucher en Belgique francophone avant et pendant le COVID » publiée en 2021, vient de prendre connaissance de l’article du 29 novembre 2023 intitulé « Violences obstétricales: « Nous sommes écoutés, mais pas entendus ». Cet article relate des propos du Professeur Pierre Bernard, président du Collège Royal des Gynécologues Obstétriciens de Langue Française de Belgique (CRGOLFB). 

L’étude susmentionnée de la PCNR y est complètement discréditée ; nous avons pu lire que notre étude était « pseudo-scientifique », « biaisée », « sans méthodologie correcte » et que nous propagions ainsi des « fake news ».

Nous aimerions demander au Prof. Pierre Bernard s’il a pris la peine de lire le rapport complet de l’étude (137 pages qui décrivent en détail la méthodologie et les résultats de l’étude) auprès de plus de 4.200 femmes. Nous invitons tous les lecteurs de cet article à lire ce rapport détaillé.

La PCNR tient à rappeler la rigueur méthodologique avec laquelle cette étude a été réalisée :

  • Une chercheuse indépendante et expérimentée (statisticienne pour le GOPA Luxembourg et chargée d’étude au LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research) a été recrutée pour cette recherche (afin, justement, d’éviter les biais).
  • Un comité scientifique a été mis sur pied, incluant plusieurs chercheuses de l’ULB  ainsi que des professionnelles de l’obstétrique.
  • L’enquête a été réalisée à l’aide d’un questionnaire en ligne et s’est déroulée du 4 juin 2021 au 18 juillet 2021. Le public visé par l’enquête concernait toutes les femmes ayant accouché à Bruxelles ou en Wallonie entre le 1er janvier 2019 et le 18 juillet 2021. Ce champ d’enquête nous a permis d’obtenir un large panel de plus de 4200 femmes afin d’effectuer des comparaisons entre les périodes avant et pendant le covid. Nous n’avons pas voulu remonter avant 2019 afin d’éviter les biais de mémoire.
  • Le questionnaire a été diffusé sous le nom « Accoucher à Bruxelles et en Wallonie avant et pendant le COVID ». Cet intitulé neutre a été choisi afin de  favoriser la participation de toutes les femmes, quelles que soient les conditions de leur grossesse et de leur accouchement. Une attention particulière a donc été prêtée à l’intitulé pour ne pas influencer les femmes ayant vécu des violences obstétricales à répondre davantage que les autres femmes à l’enquête. Nous avons ainsi limité le biais de sélection.
  • L’enquête a été relayée par la Ligue des familles, l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE), la Ligue des Usagers des Soins de Santé (LUSS), le Guide Social, Yapaka.be, Le Vif, La World Association for Infant Mental Health belgo-luxembourgeoise, les associations et professionnels de la Santé mentale à Bruxelles et en Wallonie, des lieux d’accueil parents-bébés. Ces organismes sont pluralistes et ont été choisis pour éviter un biais de sélection.
  • Notre questionnaire a été construit sur base du questionnaire de l’OMS IMAgiNE EURO Study group, administré à la même période; il a été pré testé avant sa diffusion publique.
  • 5983 femmes ont souhaité participer à l’étude et ont démarré le questionnaire et 4226 femmes répondaient aux critères d’inclusion de l’étude (18 ans ou plus, accouchement à Bruxelles ou en Wallonie entre le 1 er janvier 2019 et le 18 juillet 2021). Le contrôle qualité et le respect des critères d’inclusion ont été strictement observés.
  • Nous avons comparé les caractéristiques de notre échantillon avec les caractéristiques de l’ensemble des femmes qui accouchent à Bruxelles et en Wallonie à partir du CEpiP. Nous avons la même répartition des modes d’accouchement. La différence portait sur le niveau d’étude qui était plus élevé dans l’échantillon de la plateforme, ce qui peut s’expliquer par le fait que le questionnaire était seulement en français et nécessitait des facilités numériques.
  • Nous avons obtenu des résultats similaires aux autres études européennes telles que nous avons pu le voir lors de la journée d’étude SAAGE « Obstetric Violence: Towards New Understanding and Responses » du 6 novembre 2023 à Bruxelles, durant laquelle nous sommes intervenues. Ainsi, une étude via un questionnaire en ligne a été réalisée au Hollande en 2020, pour recueillir les expériences des femmes ayant accouché. Cette étude hollandaise, qui a analysé plus de 12.000 questionnaires, conclut que 36,3% des femmes ayant accouché ont fait l’expérience de soins non respectueux ou de violence.

Toutes les études ont des biais : ils ont été minimisés avec la méthodologie susmentionnée, n’ont jamais été dissimulés et ont été mentionnés lors de chaque présentation publique de l’étude. Cette étude est la première réalisée en Belgique ; elle a été réalisée avec peu de moyens mais sur une base méthodologique solide et cela se confirme par ses résultats qui sont similaires aux autres études européennes.  

Dans les conclusions de l’étude, la plateforme a recommandé que le SPF santé publique lance une étude de grande envergure en Belgique. Nous invitons le Collège Royal des Gynécologues Obstétriciens de Langue Française de Belgique (CRGOLFB) à soutenir cette recommandation et à participer à la prochaine enquête qui, espérons-le, sera menée au niveau national.

Recommandations OMS et Covid 19

Voici les recommandations de l’OMS concernant les femmes enceintes et l’accouchement pendant la pandémie : Covid 19

Toutes les femmes enceintes, y compris celles dont l’infection par le virus de la COVID-19 est confirmée ou soupçonnée, ont droit à des soins de qualité avant, pendant et après l’accouchement.

Ces recommandations sont disponibles en ligne, et sont actualisées en fonction de l’évolution de la situation :
https://www.who.int/fr/news-room/q-a-detail/q-a-on-covid-19-pregnancy-childbirth-and-breastfeeding

Le KCE accepte une proposition d’étude de la Plateforme sur l’utilisation d’ocytocine

KCE Logo

Suite à notre appel à sujets du Centre fédéral d’Expertise des Soins de Santé (aussi appelé KCE), la Plateforme pour une Naissance Respectée a proposé le thème d’étude « Administration d’ocytocine pendant le travail : impact sur la santé maternelle et néonatale. ».

Cette proposition a été retenue !

Dans quelques mois, nous aurons des nouvelles de cette étude.

En attendant, voici un article qui rappelle les risques de l’utilisation de cette hormone lors de l’accouchement : Trop d’accouchements accélérés à tort