Atelier de co-construction sur l’accouchement et la douleur

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L’accouchement et la douleur. Deux termes qui semblent aller de pair et sur lesquels la voix des mamans est souvent mise en sourdine.

Vous fourmillez d’idées et de solutions pragmatiques ou innovantes sur le sujet ?  Vous avez envie de comprendre et de lever les différends entre professionnels de la santé et futurs mamans ou mamans ?

Pour répondre à ces questions, nous vous proposons un premier atelier de co-construction visant à formuler des solutions pragmatiques pour améliorer la satisfaction de tous, via une démarche souple et innovante mettant autour de la table (futures) mamans, personnel soignant et autres intervenants.

Intéressé.es ? Bienvenue ! C’est gratuit mais ce sera riche !

Rejoignez-nous le samedi 18 juin de 9h30 à 13h00 à Bruxelles Laïque, avenue de Stalingrad 18-20, à 1000 Bruxelles.

Pour des raisons d’organisation, le nombre de places est limité. Nous vous invitons à vous inscrire via le formulaire ci-dessous.

Billetterie Weezevent

Accouchement dans l’eau: Catherine Fonck ne connait pas les droits des patientes

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La députée Catherine Fonck a répondu à notre email s’insurgeant contre l’article du Soir sur l’accouchement dans l’eau (voir ici).

Vous pouvez lire sa réponse tout en bas, ainsi que la réaction de la Plateforme ci-dessous.

A noter le silence du Soir qui assume pleinement sa désinformation et son traitement sexiste de ce sujet.

Accouchement dans l’eau: Catherine Fonck ne connait pas les droits des patientes

Madame la députée Catherine Fonck,

Nous vous remercions pour votre réponse à notre courrier concernant l’accouchement dans l’eau.

Force est de constater que vous méconnaissez le droit des patients. En effet, vous dites « l’essentiel, pour moi, dans l’accompagnement à apporter aux futures mamans et aux nouveau-nés est que la naissance soit effectuée dans les plus grandes conditions de sécurité pour la mère et l’enfant, tout en étant à l’écoute, dans la mesure du possible, des souhaits de la future maman »

La loi impose pourtant au professionnel de la santé, d’être toujours à l’écoute des souhaits de la future maman, c’est à dire être dans une démarche de dialogue et d’échange d’information. En effet, le patient a droit, de la part du praticien professionnel, à des prestations de qualité répondant à ses besoins et ce, dans le respect de sa dignité humaine et de son autonomie et sans qu’une distinction d’aucune sorte ne soit faite (art. 5 de la loi relative aux droits du patient). De plus, le patient doit exprimer son consentement libre et éclairé pour tout acte médical (art. 8).

Le respect des droits du patient est d’autant plus important que l’accouchement n’est pas une maladie. Les actes médicaux inutiles peuvent entraîner des complications qui, elles-mêmes, appellent des gestes médicaux supplémentaires (voir notamment l’étude « Interrelations Between Four Antepartum Obstetric Interventions and Cesarean Delivery in Women at Low Risk: A Systematic Review and Modeling of the Cascade of Interventions« ).

L’état de la science montre qu’il n’y a pas preuve de risque supplémentaire à l’accouchement dans l’eau ni pour les femmes ni pour les bébés. Les études démontrent qu’il n’y a pas de bénéfices pour les bébés, mais de nombreux bénéfices pour les femmes (réduction de la douleur et donc de l’analgésie, diminution de la durée du travail). Sur base de ces études, ce mode d’accouchement devrait donc être encouragé.

Vous insistez sur la sécurité maximale. Une femme dont les droits sont bafoués, dont l’intégrité physique est menacée, qui n’est pas en situation de bien-être et dont la parole et les souhaits sont niés, ne peut pas accoucher dans une situation de sécurité maximale. La sécurité maximale d’un accouchement implique une sécurité physique, psychique, émotionnelle et affective. Les femmes qui souhaitent d’accoucher dans l’eau, veulent précisément mettre leur enfant au monde dans la sécurité maximale impliquant toutes ces dimensions.

De plus, d’un point de vue strictement médical, faire primer les intérêts du bébé sur celui de sa mère s’avère également nocif pour lui. L’OMS pointe par exemple l’impact négatif des césariennes sur la santé à plus long terme des enfants (voir notamment l’article en page 18 de cette publication de l’OMS qui dit « There are global concerns about increasing C/S rates and the impact this has on both morbidity and mortality for women and while considerable improvements have been made in the safety of performing C/S, there is emerging evidence about the potential long term effects on the infant from unnecessary C/S. Early adverse effects includes the potential for impaired lung function, reduced temperature control and blood pressure, alterations to metabolism including feeding and more worryingly immune phenotype. Recent evidence has identified alterations in the infant’s microbiome associated with abdominal rather than vaginal birth. This may be linked to the emerging evidence that children delivered by C/S have an increased rate of immune related disorders such as asthma, diabetes and obesity which may be related to their microbiome. Increases in systemic connective tissue disorders, juvenile arthritis, inflammatory bowel disease, immune deficiencies and leukaemia have also been reported. Another new area of research is in relation to the potential for the mode of birth to have an impact on the epigenetic profile of the newborn infant. If this is so, then the mode of birth may have a generational impact on future populations.« )

Puisque vous souhaitez mener une étude en Belgique, nous vous suggérons de récolter les nombreuses données qui ne sont pas disponibles pour le grand public. Afin de permettre aux femmes et aux couples de choisir de façon éclairée leur lieu d’accouchement, nous souhaitons avoir accès aux statistiques de chaque structure en ce qui concerne notamment : le taux de césariennes, le taux d’épisiotomies, le taux de recours à l’anesthésie péridurale, le taux d’inductions, le taux d’optimalisations (accélération du travail par différentes méthodes), le taux d’accouchements physiologiques (sans aucune médicalisation), le taux d’accouchements dans l’eau, le taux de positions d’accouchement autre que décubitus dorsal, le niveau de respect du peau à peau et le pourcentage de bébés pas lavés immédiatement. Nous souhaitons aussi obtenir, par lieu d’accouchement, le taux de séquelles physiques, de babyblues, de dépression post-partum et de syndrome de stress post-traumatique qui se produisent durant les mois qui suivent la naissance.

Nous souhaitons enfin la mise en place d’une grande enquête qualitative nationale sur le vécu des femmes dans les différents lieux d’accouchement.

La Plateforme pour une Naissance respectée est ravie que vous vous intéressiez à l’accouchement. Nous espérons que vous œuvrerez dans l’intérêt des bébés, mais aussi des femmes et des couples, et nous vous reformulons notre proposition de rencontre pour discuter de ce sujet avec vous.

 

———- Message transféré ———-

De : Catherine Fonck

Date : 25 mai 2016 à 22:31:08 +02:00

Objet : Re: Réactions à l’article « L’accouchement sous l’eau, une mode dangereuse »

 

Chère Madame Hidalgo, Chère Madame Lahaye,

J’ai pris connaissance avec attention de votre courriel.

Vous le savez, la thématique de la naissance et de la prise en charge des nouveau-nés et de leur maman est une thématique qui me tient à cœur.

C’est la raison pour laquelle il me paraît nécessaire de répondre à certain nombre d’éléments de votre courriel et d’apporter certaines précisions.

Pour résumer ma position : l’essentiel, pour moi, dans l’accompagnement à apporter aux futures mamans et aux nouveau-nés est que la naissance soit effectuée dans les plus grandes conditions de sécurité pour la mère et l’enfant, tout en étant à l’écoute, dans la mesure du possible, des souhaits de la future maman. J’ai pris connaissance de cette étude publiée dans Archives of childhood – fetal and neonatal edition, reprenant une revue systématique de 29 études publiées au sujet de l’accouchement dans l’eau, et concernant plus de 39000 naissances.

Si les auteurs de l’étude n’ont pas identifié de preuve définitive que l’accouchement sous l’eau cause des dommages aux nouveau-nés, par rapport aux accouchements traditionnels, et ont conclu qu’il n’y a pas de preuve suffisante actuellement pour conclure qu’il n’y a pas de risque supplémentaire ou de bénéfice pour les nouveau-nés lorsque l’on compare ces deux types d’accouchement, il me semble nécessaire qu’une étude soit menée en Belgique pour connaitre la réalité de cette pratique dans le contexte spécifique de notre système de soins de santé.

En effet, aucune étude n’a été réalisée en Belgique sur les éventuels bénéfices et incidents survenus lors de telles naissances. Il faut notamment vérifier quelle est la réalité de l’usage de cette pratique en Belgique et la proportion d’incidents éventuels survenus. Il ne faut pas repousser cette pratique si elle est sans risques, mais il faut en connaître exactement les conséquences. Si cette pratique peut être développée sans risques, il faut que les bonnes pratiques soient échangées et des recommandations émises.

J’espère avoir ainsi précisé ma position concernant cette pratique et que nos positions se rejoignent autour de l’importance d’un accompagnement de la future maman et de son nouveau-né lors de l’accouchement dans les conditions de sécurité maximales, tout en étant attentives au bien-être des mamans.

Je vous prie d’agréer, Mesdames Hidalgo et Lahaye, l’expression de ma considération distinguée.

Catherine FONCK

Députée fédérale – Présidente du groupe cdH de la Chambre

 

La Plateforme s’insurge contre l’article du Soir sur l’accouchement dans l’eau

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Monsieur le Rédacteur en chef du Soir,
Madame Catherine Fonck, Députée,

La Plateforme pour une Naissance respectée s’insurge contre la manière emprunte de désinformation et de sexisme dont Le Soir a traité l’accouchement dans l’eau ce lundi 23 mai. Votre manchette annonce en Une « accoucher dans l’eau: c’est tendance, inutile et dangereux« . Vous titrez ensuite « accoucher sous l’eau, une mode dangereuse« . S’en suit un article totalement à charge qui se base sur une étude américaine à la méthodologie contestable.

Pour rappel, la méta-étude randomisée contrôlée de référence sur l’accouchement dans l’eau est « Immersion in water in labour and birth« . Cette étude Cochrane démontre que l’accouchement dans l’eau n’est pas inutile : « Les résultats de la première phase du travail ont montré une réduction significative du taux d’analgésie/d’anesthésie épidurale/rachidienne/paracervicale chez les femmes appartenant au groupe immergé dans l’eau par comparaison aux témoins. Une diminution de la durée de la première phase du travail a également été notée. »

Cette étude de référence démontre qu’il n’est pas dangereux ni pour la mère, ni pour le bébé : « Aucune différence n’a été constatée au niveau des accouchements assistés par voie basse, des césariennes, des perfusions d’ocytocine, du traumatisme périnéal ou des infections maternelles. Un score d’Apgar inférieur à sept à cinq minutes, les admissions en unité de soins néonataux ou les taux d’infection néonatale n’étaient pas différents. »

La conclusion des auteurs est la suivante: « Il n’existe aucune preuve de l’augmentation des effets indésirables pour le fœtus/nouveau-né ou la mère suite à un travail ou à un accouchement dans l’eau. Les études sont toutefois très variables et certains résultats se sont révélés extrêmement hétérogènes. Des recherches supplémentaires doivent être menées. »

Votre article est totalement à charge parce qu’outre le fait qu’il donne la parole à des spécialistes des accouchements pathologiques (alors que l’accouchement dans l’eau est réservé aux accouchements à bas risque), il n’interroge aucun défenseur de l’accouchement dans l’eau. En effet, le docteur Magali Eykerman ne le refuse pas mais précise que « Quand nous les informons que des accidents ont été constatés, comme des déchirements de cordon et des noyades, la plupart changent d’avis. » . Elle reconnait donc manipuler les parents pour qu’ils ne le fassent pas, ce qui contraire aux Droits du patient.

Votre page poursuit dans le déni des souhaits et choix des futures mères que vous considérez comme illégitimes.  « Le spécialiste admet que cette demande « fait sans doute écho à une trop grande médicalisation de la naissance des dernières décennies. Nous faisons des efforts pour que les mamans puissent accoucher de manière totalement médicalisée. Si aucun problème ne survient, elles n’auront pas l’impression d’être hospitalisées. »

Enfin, votre article, en plus de pratiquer la désinformation et de distiller la peur par des titres alarmistes, est emprunt de sexisme. En effet, en assimilant l’accouchement dans l’eau à « une mode« , à « une tendance« , vous réduisez les choix murement réfléchis et informés des femmes qui optent pour ce mode d’accouchement à des êtres futiles et frivoles qui mettent leur enfant au monde comme elles achèteraient des chaussures.

Un tel traitement journalistique est indigne d’un quotidien qui se veut de référence dans le paysage médiatique belge. Nous exigeons donc un droit de réponse consistant à la publication des sept paragraphes ci-dessus.

Madame la députée, la Plateforme pour une Naissance respectée est particulièrement inquiète que vous repreniez à votre tour, sans la moindre distance critique, les propos de cet article, en ce compris son traitement sexiste par l’usage du terme « mode ». Nous espérons qu’il ne s’agit que d’une simple erreur de jugement. Puisque vous êtes sensible à l’impact de certaines procédures sur les mères et les bébés, nous serions ravis de vous rencontrer pour vous présenter les effets délétères des interventions telles que le déclenchement, l’injection d’ocytocine, les touchers vaginaux à répétition et autres cascades d’interventions sur le déroulement de l’accouchement. Nous espérons que vous aurez à cœur de soutenir les femmes et les couples qui souhaitent mettre leur enfant au monde dans les meilleures conditions possibles, dans toute la sécurité physique, émotionnelle et affective liée à cet événement.

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